Construire moins, mieux utiliser : la sobriété spatiale gagne les concours

La durabilité du bâti ne se joue pas uniquement sur l’énergie et le carbone des matériaux : la quantité d’espace construite et exploitée reste un levier massif, souvent sous-estimé. Réduire, mutualiser ou reconfigurer les surfaces permet de limiter les impacts à la source (construction, équipements, maintenance) tout en améliorant la résilience économique des projets.
La métamorphose des bureaux en logements
Le concours international MICROHOME (Buildner-Kingspan) pousse la logique de sobriété spatiale à l’extrême : imaginer un habitat modulaire et durable pour deux personnes dans 25 m². Cette démarche, relayée en Suisse par l’EPFL, rappelle que la performance d’usage vient autant de la qualité de l’organisation spatiale que de la surface disponible (Source : https://actu.epfl.ch/news/concours-microhome-kingspan-edition/ ).
En Suisse, plusieurs concours récents et opérations de transformation envoient un signal clair : la meilleure architecture durable n’est pas toujours celle qui ajoute, mais celle qui réordonne intelligemment l’existant.
Quand un grand concours récompense “construire le moins”
Le concours pour la rénovation et l’évolution du Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) est un marqueur fort. Le projet lauréat a été salué parce qu’il propose de construire le moins, en s’appuyant sur une analyse fine des surfaces déjà disponibles et en réagençant l’existant plutôt que de privilégier une extension lourde. (Source : Espazium.ch)
Le message pour les maîtrises d’ouvrage est puissant : la valeur d’usage peut croître sans croissance proportionnelle de surfaces.
Densifier par surélévation plutôt que consommer du sol
Autre signal suisse très concret : le concours de surélévation des immeubles Miléant-Borges à Genève, lancé par la Fondation HBM Jean Dutoit. L’objectif combine création de logements par surélévation, rénovation énergétique et requalification des espaces extérieurs. Cette approche est présentée comme une solution à la fois architecturale, paysagère et économique, permettant de mettre à disposition de nouveaux logements rapidement en capitalisant sur l’existant.
On est ici au cœur d’une sobriété spatiale “à l’échelle du parc immobilier” : augmenter l’offre sans multiplier les emprises. (Source : Espazium.ch)
Repenser les fonctions, pas seulement ajouter des mètres carrés
Le concours de la Fondation Nouveau Meyrin (2025) illustre une autre facette de la sobriété spatiale : densifier et revaloriser un ensemble existant au cœur de la cité, en combinant surélévation de bâtiments résidentiels, transformation/requalification d’un centre d’activités et amélioration des espaces publics, avec l’ambition de marier gain de densité et qualité de vie. (Source : Espazium.ch)
La sobriété spatiale devient un critère de pertinence :
- En programmation : questionner la surface réellement nécessaire, intégrer mutualisation, flexibilité, évolutivité.
- En conception : privilégier le “reconfigurer plutôt que construire” et la densification douce.
- En stratégie d’actifs : considérer la valeur d’usage et la robustesse économique associées à des surfaces mieux calibrées.
Parlons-en ! Chez Osmia, la durabilité n’est pas une option : c’est une conviction.